Compte tenu du contexte sanitaire et des conditions associées, c’est de nouveau une équipe très réduite qui s’est rendue à Madagascar pour la mission de printemps 2022.
Composée de 4 personnes, Annie, Bernard et Michel, médecins et Valérie, chef de mission, le groupe a quitté Paris le mardi 29 mars 2022.
Après la période de confinement obligatoire (tests PCR au départ et à l’arrivée et attente des résultats) nous nous sommes rapprochés des services officiels et partenaires à Antananarivo (le 31 et 1er avril) afin d’assurer les obligations administratives liées à nos activités.
Nous avons quitté la capitale malgache le 2 avril 2022. L’état de la route (RN 34-RN37) continue de fortement se dégrader et nous avons donc mis plus de 20 heures pour rejoindre Morondava à 600 km. Compte tenu des consignes de sécurité sur les déplacements, nous avons réalisé ce voyage en deux étapes et sommes arrivés à Morondava le dimanche 3 avril. Le dimanche après-midi a été consacré à l’organisation des malles de médicaments (tri, vérifications et approvisionnements).
Dans un premier temps, nous avons consulté du lundi 4 avril au vendredi 8 avril, dans le village d’Analaiva (situé à 25 km) où nous avons vu 650 personnes et organisé de nombreuses évacuations sanitaires.
Puis nous avons quitté le samedi 9 avril Morondava, pour rejoindre le village d’Ambatolahy situé à 200 km. Après 3 heures 30 de route, nous avons pu installer le site de consultations et avons consulté plus de 600 personnes dans le village le dimanche 10 et lundi 11 avril.
Comme constaté en octobre dernier, les jauges touristiques ne sont toujours pas encore revenues au niveau habituel avec des conséquences économiques pour les populations. Ainsi les besoins de soins se sont accrus dans cette région isolée.
Durant ces journées, nous avons vu de nombreux enfants dénutris mais aussi des cas de tuberculoses, des pathologies tropicales dont le paludisme. Toutefois, ce qui est pour nous nouveau, et témoigne de la dégradation de la situation à Madagascar, nous avons également rencontrés de nombreux adultes dénutris. Notre nouvel échographe portable nous a aidé à faire des diagnostics en gynécologie et a permis d’éviter des évacuations.
Notre groupe a fait face à de grandes difficultés pour s’approvisionner et se loger alors que nous n’étions que quatre participants. Cela nous conduit à penser que des missions de taille habituelle (groupe 10/12) restent inenvisageables pour le moment.
Malgré des conditions particulières et un effectif restreint mais renforcé sur place par 1 médecin et deux infirmiers malgaches, nous avons a réalisé 1174 consultations en 8 jours (du lundi 4 avril au lundi 11 avril), vidé notre stock de pharmacie (pour la bonne cause) et transféré plus de 20 personnes pour des prises en charge hospitalière.
Au-delà des consultations et de la délivrance des traitements et soins adaptés (en moyenne 2/3 euros par patient), nous avons organisé notamment, la prise en charge chirurgicale d’un enfant de 17 mois en urgence vitale (hernie inguinale étranglée) pour la somme de 120 euros, l’opération d’un kyste sur le bras d’un enfant de 8 ans (30 euros), transferts vers les sites de dépistage de la tuberculose (prix par personne = 15 euros ), la prise en charge nutritionnelle et logistique d’un enfant de 4 ans pesant 8 kg (185 euros).
Comme toujours, l’association, grâce aux dons et adhésions, a assumé l’intégralité des coûts de prises en charge lié aux soins (médicaments, soins et évacuations sanitaires …) et les participants ont financé leur participation.
Forts de nos actions, nous sommes déjà en train de préparer la prochaine mission qui se déroulera à l’automne 2022.